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Eumeu Sène-Bombardier : Un duel de « briscards » au parfum royal
Le combat de lutte avec frappe devant opposer samedi à Dakar Serigne Dia dit Bombardier à Mamadou Ngom, surnommé Eumeu Sène, met aux prises deux champions à la trajectoire sinueuse dont l’issue impactera durablement sur la carrière des protagonistes.
Pour le chef de file de l’écurie « Tay Shinger », le combat de samedi sonne comme une occasion importante, voire unique de briguer le titre de Roi des arènes au regard de son âge (39 ans) et de son palmarès constitué de neuf victoires, sept défaites et deux nuls.
Le champion de lutte, considéré à ses débuts comme l’un des grands espoirs de la lutte sénégalaise, a tout le long de sa carrière alterné fulgurances et contreperformances.
C’est véritablement à partir de 2008, que l’ancien pensionnaire de l’écurie Boul Falé, alors dirigée par Mohamed Ndao, dit Tyson, a pris une nouvelle dimension à la faveur d’une victoire sur Balla Gaye II, considéré par les observateurs comme l’une des étoiles de la lutte aux côtés de son rival des Parcelles Assainies, Modou Lô.
Cette victoire a apporté un changement psychologique certain chez Eumeu Sène qui était dans une situation d’errance avec des passages éclairs au sein des écuries de Pikine, et de « Hal Pular », dans la banlieue dakaroise.
Depuis, les victoires s’enchainent contre des adversaires réputés, principalement Gris Bordeaux de l’écurie Face, et Lac de Guiers du Walo, malgré une défaite contre Modou Lô, compensée par un deuxième succès aux dépens de Balla Gaye.
Une victoire face à son adversaire ouvrira les portes du trône au double champion d’Afrique de lutte. Un titre de Roi des arènes qu’il n’a jamais été aussi proche de décrocher et qui marquera sans doute la réalisation des rêves de grandeur d’un ancien tôlier que le nom et les exploits lors des séances de « Mbapatt » (lutte simple) avaient fini de précéder dans la compétition de la lutte avec frappe.
Pour Bombardier, détenteur du titre de Roi des arènes, la confrontation de samedi sera l’occasion, en cas de victoire, de consolider le règne et d’asseoir définitivement la mainmise sur la lutte avec frappe.
Le natif de Mbour, dans la région de Thiès, a notamment réussi le tour de force de retrouver ce titre plusieurs années après l’avoir décroché aux dépens du leader de la génération Boul Falé.
L’expérience aidant, l’ancien pêcheur qui dégage une sérénité et une impressionnante maîtrise lors des grands évènements, a sans doute appris de son parcours en dents de scie (18 victoires, 7 défaites et 8 années sans lutter).
Bombardier a notamment été capable dans sa carrière de battre de grands lutteurs comme Moustapha Guèye (écurie Fass) et Mohamed Ndao Tyson (Boul Falé) et de perdre contre Baboye (écurie Hal Pular) et un poulain et homonyme de Tyson ou même Tapha Tine.
Ces échecs ont sans doute pesé dans la nouvelle attitude d’un lutteur apaisé que dégage l’ancien protégé du défunt et célèbre manager Yéri Diakhaté dans ces combats.
Auréolé de deux victoires successives de prestige contre deux des lutteurs les plus populaires du pays (Balla Gaye II et Modou Lô), le B52 de Mbour (autre surnom de Serigne Dia) a, à travers ce combat, l’occasion de convaincre les sceptiques qui mettent ses performances sur le compte de sa puissance physique.
Peu importe. « Je vais le répéter. Mon ambition est d’aller à la retraite avec la couronne de Roi des arènes. Je ferai tout pour y arriver », réitère le champion âgé de 42 ans dans des propos rapportés jeudi par Sunu Lamb, un quotidien spécialisé.
Tout compte fait, samedi, une nouvelle ère va s’ouvrir dans la lutte avec frappe sénégalaise quelle que soit l’issue du combat. Les deux protagonistes ne se retiendront sans doute pas d’autant plus que le vainqueur aura l’occasion de défendre son titre dans l’enceinte flambant neuf de l’Arène nationale dont l’inauguration est prévue avant la fin du mois d’octobre prochain.
Source Leral